Wednesday, December 07, 2005

Le procès de Saddam Hussein reprend sans lui

Avec AFP
[07 décembre 2005]

Le président déchu a refusé mercredi d'apparaître devant le Haut tribunal irakien, devant lequel il doit répondre du massacre de 148 villageois chiites dans les années 1980. Après plusieurs heures de délai, le procès a finalement repris en son absence, mais en présence des sept autres accusés.

Saddam Hussein avait reproché mardi soir au tribunal d'avoir décidé de tenir une nouvelle audience mercredi, soulignant qu'après celles de lundi et mardi, il n'avait plus d'habits propres et ne pouvait pas fumer ni marcher. «Allez au diable !», avait-il lancé en conclusion.

Saddam Hussein peut être jugé par contumace, mais le président du tribunal insiste pour qu'il soit présent et suive le déroulement du procès, selon la source.

Saddam Hussein est jugé ainsi que sept responsables de son régime, depuis le 19 octobre par le Haut tribunal pénal, pour le massacre de 148 chiites à Doujaïl en représailles à une attaque contre le convoi présidentiel en 1982 dans ce village.

L'audience de mardi a été marquée par la déposition de cinq témoins, dont les deux premières femmes à témoigner devant le tribunal. S'exprimant derrière un rideau, ces femmes, dont l'identité n'a pas été dévoilée, ont dénoncé des tortures de la part des services de sécurité de Saddam Hussein.

La défense a demandé le report du procès mais le président du tribunal, Rizkar Amine, a refusé, affirmant: «Nous allons écouter deux témoins mercredi et nous déciderons ensuite d'une nouvelle date» pour la poursuite du procès.

Deux témoins avaient déposé pour la première fois à visage découvert, lors de la troisième séance, lundi. Saddam Hussein, qui risque avec ses coaccusés la pendaison, avait alors dit «ne pas avoir peur de la peine de mort».

Le président américain George W. Bush a affirmé que le procès «montre le changement qui a eu lieu dans la société irakienne» et le Premier ministre irakien, Ibrahim Jaafari, a souligné qu'il était équitable, alors que les accusés contestent la légitimité du tribunal.

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